Histoire de pipes
Les plus anciennes traces de pipes cérémonielles ont été retrouvées sur les bas-reliefs de temple maya, datés du VIème siècle, mais leur usage devait probablement rester d’ordre magique ou religieux..
Des vestiges de pipes ont aussi été retrouvés dans les fouilles d’anciennes cités romaines, mais leur analyse révèle qu’elles devaient servir à fumer des herbes à usage médicinal.
Les historiens s’accordent à localiser l’apparition du tabac et de la pipe sur le continent nord américain dans les différentes tribus indiennes, notamment les sioux, avec le calumet ou les « petum », sorte de gros cigares composés d’une feuille de tabac roulée sur elle même.
Il faudra attendre Christophe Colomb pour faire découvrir le tabac à l’Europe, d’abord comme plante médicinale, avant de connaître un succès populaire qui s’étend à l’ensemble du globe.
En Europe, le développement de la pipe commence en 1575 en Angleterre à Broseley avec des pipes en terre imitant celles importées du nouveau monde qui ne suffisent plus à alimenter le marché européen. Par la suite, des pipes en fer et en argent voient le jour apportant un gage de solidité aux soldats en campagne. En 1617, le piper William Baernelz crée la première manufacture de pipes à Gouda et commercialise ses pipes en terre dans toute l’Europe.
En France les manufactures de Dunkerque, Saint-Malo et Marseille voient le jour.
Les premières pipes en bois (buis, chêne, charme, …) apparaissent au cours du XVIIème siècle notamment à Ulm, et les premiers pipiers s’installent à Saint Claude au milieu du XVIIIème siècle, mais il faut attendre 1802 pour qu’un agriculteur du sud de la France, Ulysse Courrieu, crée la première pipe en bruyère.
A partir de là, de grands pipiers européens voient le jour : 1858 Création de la maison Butz-Choquin à Saint Claude, 1876 Création de la maison Savinelli à Milan, 1900 Création de la maison Vauen à Nuremberg, 1906 Alfred Dunhill crée sa première pipe pour un automobiliste, 1947 création de la maison Castello près de Côme, 1950 W.O.Larsen crée ses premières pipes, 1951 Sixten Ivarsson ouvre son atelier à Copenhague, 1975 Karl Heinz Joura fabrique ses premières pipes…
Pipes de Marseille
Marseille, grand port de commerce et d’échange, ouvert sur la méditerranée dès le monde antique, voit transiter toute sorte de marins, et avec eux, toute sortes d’objets. L’île du Frioul, dans le golfe de Marseille sert de quarantaine aux bateaux venant du moyen orient, et la calanque aux pipes regorge de vestiges de pipes en terre jetées là par les marins …
Mais Marseille a aussi fait partie des villes prospères et a eu sa part dans la production européenne de pipes. De 1693, avec la Manufacture Royale de Pipes jusqu’en 1956, date de la fermeture de la dernière Fabrique de Pipes en terre (celle d’Hippolyte Léon Bonnaud), deux siècles et demi se sont écoulés, soit 263 années.
Ils s’appelaient Christophe Chabert, Louis Coulomb, Henri Rester, Guillaume Blanc, Louis Marius Bernard, Jean-Baptiste Morelli, G.Blanc de Plumier, Etienne Vautrain, Félix Mazet, Antoine Izouard ou Alphone Bonnaux, Hippolyte, Marius Joseph, etc… et ils exerçaient le même métier : « Pipiers de terre » à Marseille.
Pipes électroniques
L’augmentation déraisonnée de la consommation du tabac au cours des dernières décennies notamment au travers de la cigarette, mais aussi la surconsommation, la malbouffe et la sédentarité, ont engendré un accroissement des maladies cardio-vasculaires et des cancers. Depuis plus de 50 ans, le tabac a perdu ce qui faisait son attrait : un produit à consommer modérément pour favoriser des moments de détente.
Des chercheurs ont donc voulu trouver un substitut qui s’accommode mieux des vicissitudes de la vie moderne : la cigarette électronique. Bien qu’un brevet ait été déposé en Europe dans les années soixante, la commercialisation de systèmes produisant une « fumée artificielle » ne voit le jour qu’au début des années 2000, en chine, et imite le format cigarette.
De nos jours, les cigarettes électroniques prennent des formes très diverses, cylindriques de plus ou moins gros diamètre et longueur, sous forme de box, de chichas et autres pipes électroniques. Elles s’agrémentent de circuits électroniques toujours plus perfectionnés, mais certains puristes apprécient encore les modèles mécaniques, dépourvus d’assistance électronique.